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Archive quotidienne 22 novembre 2019

Fête des cotonculteurs : quand l’histoire se révèle

Les cotonculteurs étaient en fête le weekend dernier dans la commune de Savalou. Cette fête qui est à sa troisième édition est le résultat d’une bonne performance dans la production cotonnière au Bénin. Premier en matière de production du coton en Afrique, ce record est le fruit d’un travail minutieux dont il faut saluer la bravoure des acteurs, du Ministre en charge de l’Agriculture Monsieur DOSSOUHOUI C. Gaston et surtout du gouvernement qui a su mettre la discipline au sein des familles d’acteurs que compose l’Association Interprofessionnelle du Coton (AIC).

En effet, pendant plusieurs années, le coton qui est la première source de rendement agricole au Bénin a subi une grande régression. À peine cent mille tonnes de production, le Bénin n’a pu franchir la barre des 200 mille tonnes des années durant. La guerre entre acteurs et politiques d’une part, le prix du coton graine d’autre part et la politique de commercialisation étaient le nœud dorsal de cette filière. Ces réalités impactent négativement non seulement les producteurs, mais aussi les entreprises égreneuses et les employés. La faible production du coton entraînait à peine trois mois de fonctionnement des usines d’égrenage et à peine quatre mois pour les usines de trituration ce qui donne donc des emplois temporaires. Les différentes entreprises ou industries sont obligées dans cette circonstance de réduire le personnel d’un côté et de l’autre côté le peu qui reste bénéficie de quelques mois de travail sur l’année. Seul certains ont six mois de travail chaque année.

Aussi survient les difficultés des usines productrices d’huile comme fludor et Shb qui ont de la peine à être livrées en grains de coton pour faire fonctionner leurs activités. Ces difficultés ont conduit lesdites industries comme Fludor à recourir à d’autres matières premières telle que le soja. Une filière mise en place par Monsieur Patrice SEWADE, alors Chargé de Mission de la Société et Adjoint au Directeur des Filières Agricole (DFA/Fludor). Le recours à ces spéculations et les difficultés dans la production du coton font que les politiques optent pour la diversification agricole. Cette nouvelle vision a entraîné l’éclosion d’autres filières dont l’ananas, le Karité, le Soja, le maïs, l’anacarde, le palmier à huile, les agrumes et autres. Une nouvelle politique de contrôle de ces spéculations devient la feuille de route de la filière agricole au Bénin. Ainsi, le coton qui était la seule production agricole prisée par les politiques laisse donc place à d’autres. Pendant un moment, on a assisté à la hausse de productivité des nouvelles filières mises en valeur. La flambée de la production permet de servir les entreprises qui à défaut du coton recouraient à ces graines.

C’est dans ces conditions que le nouveau gouvernement s’est mis en place. L’arrivée de Patrice Talon à la tête de l’État a été pour bien des producteurs une chance puisqu’il est le numéro 1 en matière de gestion de la filière coton au Bénin. Contrairement à ce qu’on pensait, le chef de l’État ne s’est pas laissé seulement à la production de ce qu’il sait mieux faire. Il a opté pour la diversification agricole en adoptant une nouvelle politique du secteur qui met en vedette les pôles de développement agricole basées sur la territorialisation des filières agricoles. Ainsi de 150 mille tonnes environ avant sa prise de pouvoir, la production cotonnière a franchi la barre des 650 mille tonnes en trois années. Le riz, le maïs, le palmier à huile, l’anacarde et le soja ont connu une flambée jamais égalée. Mais il faut noter que le gouvernement dans le but de permettre aux entreprises nationales et aux populations de bénéficier de la production nationale a pris le soin d’interdire toute exportation à l’état brute de ces produits. Depuis que le Bénin connait une surproduction, l’accord a été donné d’exporter certains produits afin d’écouler l’excédent. Aujourd’hui, les usines d’égrenage et celles de trituration de graines de coton tournent à plein régime. Ce qui permet aux industries de recruter tant de personnels permanents que temporaires. Une main d’œuvre de plus pour les producteurs. L’on se rend compte que loin d’être une simple chance pour les usines, la production permet de créer d’autres emplois.

C’est dans ce cadre qu’intervient la fête des cotonculteurs. Une initiative qui non seulement permet de féliciter les meilleurs producteurs mais aussi d’encourager d’autres à améliorer leurs pratiques agricoles et augmenter leur production. Cette fête qui est une occasion pas seulement festive mais de don de plusieurs matériels incite les producteurs à redoubler d’effort afin de battre leur propre record de production. L’autre chose est d’opter pour une agriculture durable permettant de garantir à l’avenir la sauvegarde des filières mais aussi des terres.

 

Giscard AMOUSSOU, Conseiller en communication