Les ONG actives dans l’agriculture durable s’informent grâce à RENOVA
Parakou, Bohicon et Lokossa ont abrité les séances d’information des ONG sur la Stratégie Nationale du Conseil Agricole deuxième génération (SNCA2). Du 14 au 19 juillet 2019, le Réseau National des ONG actives dans l’agriculture durable (RENOVA), s’est donné pour mission de renforcer les capacités de ses organisations membres sur la SNCA 2. Cette rencontre est financièrement soutenue par le PPAAO de ProCAD.
Le Réseau National des ONG actives dans l’agriculture durable (RENOVA) apporte de rudiments aux membres. C’est Parakou qui a accueilli l’étape du septentrion. Portant sur l’internalisation de la stratégie nationale du conseil Agricole 2ème génération et du mécanisme de délivrance d’agrément pour l’exercice en clientèle privée de la fonction du conseil Agricole, ladite formation est soutenue financièrement par le PPAAO de ProCAD. Elle a lieu dans trois localités du Bénin.
L’étape de Parakou
L’étape de Parakou qui est la toute première a lieu le 15 juillet 2019 avec 25 ONG actives dans le secteur agricole venant des départements de l’Alibori, de l’Atacora, du Borgou et de la Donga. Elle a été animée par le Directeur de la Qualité des Innovations et de la Formation Entrepreneuriale (DQIFE/MAEP), Damien Gilbert AGUEH et le Chef Service des Innovations et de l’Appui au Conseil Agricole (C/SIACA), Monsieur Amadou Abdou. Le Président de RENOVA, Monsieur Lagnon Patrice SEWADE, à l’entame de la formation a souhaité la bienvenue aux ONG membres qui ont répondu présent à la formation. Ce qui selon lui témoigne de l’importance qu’accorde chacun à la valorisation du secteur agricole d’une part et d’autre part au renforcement du Réseau RENOVA. Il a expliqué le contexte dans lequel travail le réseau, sa valeur ajoutée dans le secteur agricole et son positionnement dans le cadre institutionnel du secteur agricole. Le RENOVA est membre du Comité National d’Orientation et du Suivi du secteur agricole (CNOS). Il a pour finir féliciter la qualité de Gouvernance du secteur agricole par son Excellence Patrice Talon, Président de la République et Monsieur Gaston Cossi DOSSOUHOUI, Ministre de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche, pour leur implication personnelle à la révision de la stratégie nationale du conseil agricole 2ème génération, leur orientation stratégique et l’adoption en Conseil des Ministres. Remercier Monsieur Bertin ADEOTI, Coordonnateur du Programme Cadre d’Appui à la Diversification Agricole (ProCAD) et Madame Virginie MIGUEL Chef Programme de Productivité de l’Agriculture en Afrique de l’Ouest (PPAAO-Bénin) sous financement de la Banque Mondiale et du Gouvernement du Bénin . Il appelle chacun des participants à être attentif à la formation et à s’inscrire pour l’obtention de l’agrément. Au terme de la rencontre, les ONG ont reçu chacun deux exemplaires du document vert de stratégie nationale du conseil Agricole (SNCA) 2018-2025.
L’étape de Bohicon
22 participants ont répondu à l’appel de RENOVA pour cette formation dans le Zou pour le compte de l’Ouémé- Plateau et Zou-Colline. Le président du Réseau, a avant tout salué la présence de tous. Tout en remerciant le Ministre à travers la Direction de la Qualité des Innovations et de la Formation Entrepreneuriale et l’implication personnelle du directeur à cette formation, il s’est réjoui de l’intérêt de la thématique qui profiterait à toutes les ONG. Patrice Sèwadé a remercié toute la coordination qui n’est pas restée loin de cette organisation. Il a précisé que « Au terme de cette formation, nous devons être capables de constituer nos dossiers pour obtenir l’agrément ». Il a insisté d’ailleurs à ce que chacun y prête vraiment une attention particulière. « Soyez attentifs et que ce qui sortira soit un acquis pour chacun », a-t-il notifié. A l’entendre, « les ONG se sont regroupées en un bloc pour répondre efficacement aux appels des gouvernements afin de les accompagner dans la promotion du secteur ». Il faut préciser que le RENOVA est né à la suite des réformes pour doter le secteur agricole d’un organe représentatif. La faîtière des ONG du secteur agriculture. Il a un bureau National composé de trois organisations membres (Président, Secrétaire Général et Trésorier Général). Le REDAD, assure la présidence du Réseau RENOVA pour un mandat de Cinq (05) ans. Pour Monsieur SEWADE Président du RENOVA, « Il faut capitaliser les acquis pour permettre aux gouvernants d’avoir confiance aux Organisations et se baser sur elles pour valoriser le secteur agricole ». Le Directeur de la Qualité des Innovations et de la Formation Entrepreneuriale (DQIFE/MAEP), Damien Gilbert AGUEH n’a pas manqué de souligner ce que doit être le RENOVA et son rôle pour le conseil agricole. « Ce réseau ne doit pas rester en marge du conseil agricole et la nouvelle stratégie de promotion du secteur agricole », fait savoir le directeur. Cette formation souligne, le directeur a été effective parce que « le RENOVA a joué convenablement le rôle de l’avocat pour chacune des ONG présentées ». Avant d’aborder les thématiques inscrites à l’ordre du jour, Damien G. AGUEH a indiqué que « Il y a un document qui régit le conseil agricole et c’est le document de stratégie adopté en 2005 par tous ceux qui interviennent dans le secteur ». Mais pour ça, « la vision étaient focalisée sur l’aspect quantitatif de l’augmentation de la production. La dimension économique et financière n’était pas dans les objectifs ». C’est alors que survient le SNCA 2 issu de la révision SNCA 1. « Le rôle qui vous incombe est un grand rôle, c’est une mission indispensable pour le pays. C’est pour attirer votre attention pour que ce qu’on veut faire réussisse. Poser toute sorte de question », laisse-t-il-entendre.
Etape de Lokossa
Le Président de RENOVA n’a pas manqué de dire son satisfécit par rapport à la participation de Lokossa. « Je suis très heureux de la mobilisation. Cela témoigne de l’intérêt que revêt cette formation ». Il fait savoir que « Nous sommes dans un réseau et nous avons souhaité cette formation pour vous permettre d’avoir Les informations sur la SNCA 2 ». Selon celui-ci, « C’est aussi un moment pour chacun de comprendre comment postuler pour avoir l’agrément. Cet agrément dira le président permettra aux organisations de compétir pour des marchés tant au niveau national qu’international sur la mise en œuvre du conseil agricole au profit des acteurs agricole à la base. Il invite donc les participants à plus d’attention. « Nous devons suivre attentivement. Les débats ont été enrichissants dans les autres localités et ce sera pareil ici. Il faut bien suivre, poser des questions pour qu’à la fin, nous ayons beaucoup de postulants pour l’agrément ». Il salue la direction qui s’est investie pour la réussite de la formation à travers la présence effective du Directeur technique national en charge du Conseil Agricole et de son chef de service. Le directeur de la Qualité des Innovations et de la Formation Entrepreneuriale (DQIFE/MAEP), Damien G. AGUEH a mis l’accent sur les différentes thématiques de cette formation. Il a par ailleurs fait l’historique de l’avènement de la SNCA 2. Il faut dire que les participants à Lokossa étaient au total 31.
Selon Monsieur Amadou Abdou, chef service des innovations et de l’appui au conseil agricole, « le gouvernement a opté pour l’approche de faire faire au niveau des ATDA et c’est les prestataires privés qui vont faire le conseil agricole au niveau des producteurs dans les villages. Un document a été rédigé dans ce sens et il est de bon ton qu’on rencontre les acteurs pour leur parler du contenu. Seulement l’intervention ne serait plus comme avant parce que le gouvernement a décidé de réorganiser le conseil agricole à travers l’obtention d’agrément. Un agrément qui est délivré par le Ministre en charge de l’agriculture ».
Monsieur Henri Totin de l’ONG JEVEV entendu Jeunesse et Emploi Vers une Economie Verte n’a pas manqué de dire son satisfécit pour cette formation qui est la bienvenue. « Je suis très séduit par l’organisation de cette formation. Elle est la bienvenue. A travers ladite formation nous savons désormais les différentes conditions pour obtenir un agrément dans nos contrées respectives. En dehors de cela tout le dispositif administratif autour de l’obtention de l’agrément a été élucidé. Je dirai qu’aujourd’hui nous repartons avec des acquis sur la SNCA 2 et le processus d’obtention de l’agrément ».
Formation proprement dite des ONGs
Assurée par le Directeur de la Qualité des Innovations et de la Formation Entrepreneuriale (DQIFE/MAEP), Damien G. AGUEH et le responsable à la formation, la formation était composée d’un ensemble de quatre thématiques. La première porte sur la Stratégie nationale du Conseil agricole. Un résumé de ce document a été fait aux participants afin de leur permettre d’avoir une idée et de saisir l’importance du contenu dudit document. A cet effet, l’accent a été mis sur les objectifs, les défis et enjeux, la vision et l’objectif global, les principes généraux, les types de services et la démarche globale de mise en œuvre. Entre autres des précisions ont été faites sur les défis et enjeux dont le développement de mécanisme de financement, l’augmentation de la couverture, les thématiques géographiques, la modernisation des dispositifs, le renforcement des liens entre le conseil, la formation et la recherche, la forte implication des collectivités locales. Comme enjeux, il y a la prise en compte des producteurs analphabètes dans tous les types de conseil agricole, l’option d’accompagnement de l’émergence des chaînes de valeurs. Il faut noter que de façon globale la vision du SNCA 2 est de mettre en place d’ici 2025, un dispositif de conseil agricole efficace bien coordonné et répondant aux besoins des acteurs des chaînes de valeurs et mis en place dans le but de rendre les professionnels et d’améliorer leurs revenus.
La deuxième communication porte sur financement des projets de filets sociaux de sécurité notamment le Fonds Régional pour l’Agriculture et l’Alimentation de la CEDEAO et le Financement des appels à propositions de projets innovants. Cette thématique a abordé entre autres les Objectifs du fonds, les Principes généraux dont l’instrument de financement de la CEDEAO héberge ECOWADF, la gestion du Fonds sur la base des règles et procédures définies conjointement par la Commission et la BIDC et la mise en œuvre de conditions assurant la transparence de la gestion du Fonds. En ce qui concerne les Types de guichets, le communicateur a mis en exergue, l’Appui à l’intégration régionale, l’Appui à la sécurité alimentaire, l’Appui à l’innovation et au renforcement de capacités et l’Appui au cadre politique, institutionnel et réglementaire régional. Quant aux Principes d’intervention du fonds, il prend en charge le financement des actions strictement régionales, qui relèvent de la souveraineté de la région d’une part et intervient en cofinancement de programmes nationaux d’autre part. Mettant un point particulier sur les subventions. Il s’agit de financer ou cofinancer les programmes d’investissements, de Cofinancer des politiques ou programmes nationaux de subventions aux intrants, équipements de production et de transformation ou de Promouvoir les innovations et financer les programmes de renforcement des capacités. Il y a aussi la bonification des taux d’intérêts qui vise à réduire le coût du crédit dans différents domaines, notamment l’approvisionnement en intrants et en équipements pour la production et la transformation, ainsi que la commercialisation. Aussi souligne-t-il la garantie des prêts qui est un outil destiné à assumer une part du risque encouru par les établissements bancaires pour faciliter leur investissement dans le financement de l’agriculture. En ce qui concerne les prêts, ils ne figurent pas en tant que tel dans l’architecture du dispositif de financement. Le communicateur précise que les lignes de crédit sont ouvertes par les banques commerciales et/ou les banques de développement. Le fonds régional n’intervient que pour fournir des cautions ou des bonifications d’intérêts. La dernière communication a porté sur l’exercice en clientèle privée, les textes y régissant, les conditions, les dossiers. Il faut noter qu’après les communications, les participants au regard de l’intérêt de la formation ont émis diverses préoccupations visant d’une part à mieux comprendre certains aspects et d’autre part des objections sur certains aspects relatifs aux thématiques développées.
Il est à noter surtout que loin d’un simple atelier d’internalisation, les organisations participantes à travers leurs représentants ont fait de fortes recommandations à l’endroit de l’autorité. Lesdites recommandations qui ont été objets de discussions au cours des trois sessions concernent entre autre, l’attestation fiscale imposée aux ONG alors qu’elles sont des organisations à but non lucratif. Il s’avère nécessaire de corriger cette exigence afin de suppléer par l’attestation de non-imposition ou le quitus fiscal pour permettre à beaucoup d’organisations de soumissionner. Aussi ont-ils évoqué la question relative aux critères de qualification pour postuler à l’agrément. Parmi ces critères note-t-on la présence d’un ingénieur agronome avec une expérience de cinq à dix ans. Les organisations ont souhaité d’alléger cette condition, car les charges y afférentes risquent d’être insupportables par les ONG.
Giscard AMOUSSOU